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L’édito d’Olivier MAINGAIN : La barbarie ne vaincra pas. Aux démocraties de s’en donner les moyens !

Edito de WOLU-INFO Novembre-Décembre 2023


En quelques jours, des actes d’une barbarie inouïe ont à nouveau été commis tant sur le continent européen qu’au Proche-Orient.

Il faut d’abord oser nommer les faits : l’attentat du 16 octobre dont ont été victimes trois personnes de nationalité suédoise, deux malheureusement décédées et une blessée, est un attentat islamiste téléguidé par l’Etat islamique (Daech) dont la violence représente une menace fasciste non seulement en Europe, mais aussi dans les pays de tradition musulmane.

A Arras, le professeur Dominique Bernard a été victime de cette même violence qui menace les institutions essentielles à une société démocratique. Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, par un bras aussi armé par le fanatisme religieux, l’école de la République française est une nouvelle fois meurtrie car elle est un lieu de résistance à tous les obscurantismes et extrémismes. Permettre aux jeunes de s’affranchir par le savoir, la rationalité, le libre arbitre de l’emprise d’une conception dévoyée de la religion, reste une priorité absolue.

Le conflit israélo-palestinien que la communauté internationale n’a pas voulu gérer ces dernières années, génère de nouveaux drames insupportables.

Osons aussi faire les constats qui s’imposent : l’agression terroriste du Hamas à l’encontre de la population israélienne, avec une cruauté qui dépasse l’imaginable, est totalement insupportable. C’est un crime contre l’humanité. Il ne peut en aucune manière être justifié car c’est un pogrom qui vise à tuer des juifs pour ce qu’ils sont. Le Hamas, mouvement issu des Frères musulmans, qui cherche à imposer sa conception théocratique à tout le monde musulman, n’est pas un mouvement de résistance mais un mouvement fasciste et terroriste. La cause du peuple palestinien, qui peut se revendiquer du droit international, ne peut en rien justifier de tels actes qui menacent la vie et la dignité des populations juives et non juives en Israël.

L’Etat d’Israël n’est pas non plus sans responsabilité dans la perpétuation de ce conflit car il ne respecte pas le droit international. Il est temps que la communauté internationale, les Nations Unies en tête, relance le processus de paix, fondé sur la reconnaissance de deux états respectueux l’un de l’autre. On en est loin aujourd’hui et pourtant, c’est la seule voie pour ramener, sur ces terres où les populations ont trop souffert d’affrontements mus par des haines réciproques, la cohabitation pacifiée. Sans cette volonté, les extrémistes religieux des deux camps continueront à ensevelir sous les morts les messages de paix et d’amour dont les religions se veulent pourtant les garantes.

Cette montée de la terreur justifie plus que jamais la vigilance des démocrates et des autorités chargées de la protection de notre état de droit.

Ainsi, j’ai veillé, en parfaite entente avec mes collègues du Collège de police et le chef de corps de la zone de police Montgomery, à prendre, dans la nuit du 16 au 17 octobre dernier, les mesures d’urgence qui s’imposaient pour la surveillance et la protection des lieux les plus sensibles sur le territoire communal : écoles, crèches, rues et centres commerciaux et d’autres bâtiments. Ce dispositif planifié par le plus haut officier de notre zone de police, présent tout au long de la nuit au centre régional de crise, a rassuré. Les témoignages de reconnaissance qui nous sont parvenus de nombreux habitants le prouvent.

La vigilance demeurera aussi longtemps que nécessaire. Il nous revient à tous de l’assumer. Il ne s’agit pas de se laisser gagner par l’anxiété mais l’observation pertinente peut permettre aux forces de l’ordre d’agir de manière préventive en vérifiant les faits. Il n’y a pas de délation si on ne cherche pas à nuire délibérément à des personnes qui n’ont rien à se reprocher. Il n’y a pas davantage à craindre des « représailles » si la police doit enquêter à la suite de certains constats qui lui sont transmis par des citoyens vigilants. La police sait comment elle doit opérer et elle préfère toujours vérifier les faits pour ne pas avoir à déplorer, par la suite, des conséquences dont certains pourraient lui reprocher de ne pas les avoir prévenues. Vigilance et sécurité sont donc intimement liées.

La démocratie est une exigence permanente pour ne pas permettre à la haine de dominer, de fanatiser les esprits et par l’exploitation des émotions de faire accepter la terreur. Ce combat-là se gagne dès le plus jeune âge. A nous à veiller à ce que dans les écoles, les mouvements de jeunesse, les lieux et les activités que partagent des jeunes, la prise de conscience du respect de l’autre soit fortifiée.

Votre bourgmestre, Olivier Maingain

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