« Les pouvoirs sont des devoirs »
L’horreur des attentats du 22 mars sera encore longtemps présente dans nos cœurs et esprits. La barbarie n’est qu’injustice et notre sentiment de révolte ne peut en accepter la fatalité. Il est insupportable de constater l’impuissance de l’Etat face à des fanatiques religieux qui ont trop longtemps bénéficié du soutien direct ou indirect de certains états ou dignitaires des pays du Golfe d’Arabie.
Les enseignements du passé
L’histoire, et singulièrement la période sanglante du 20ème siècle, nous a appris que la résistance à toute forme de totalitarisme exigeait d’abord le courage d’identifier et de nommer clairement les idéologues qui menacent nos valeurs démocratiques.
Par peur de porter atteinte aux libertés, certains démocrates n’osent pas toujours affronter durement les propagandistes de la terreur. On sait quelles furent les complaisances de certains leaders européens face à la montée de l’Hitlérisme ou les scrupules de faiseurs d’opinions qui craignaient de dénoncer les dérives du communisme soviétique, d’autant plus que l’URSS avait été dans le camp des vainqueurs en 1945.
Pourtant, sans la lucidité et la détermination sans faille de dirigeants visionnaires, tels de Gaulle ou Churchill, pour refuser la soumission au régime nazi, de Mitterrand et de Kohl pour tenir tête au bloc soviétique, nos peuples européens auraient perdu toute dignité.
Oser identifier ce qui menace nos valeurs
Oui, il faut avoir le courage de dire que l’Arabie Saoudite et les autres régimes du Golfe qui fondent leur hégémonie sur la charia, la conception la plus rétrograde de l’Islam, nullement imposée par le Coran, menacent les équilibres géo-politiques non seulement de toute cette partie du monde, mais aussi de notre continent européen.
Quelle que soit la puissance économique de ces états, ce qui amène certains chefs d’état ou de gouvernement à louvoyer, il faut leur signifier qu’ils ne sont plus en droit de financer le culte musulman dans nos pays. Des états qui imposent que des femmes soient lapidées en place publique, que des hommes qui appellent les consciences à se rebeller soient fouettés, que les pires tortures soient infligées à tout opposant, ne peuvent prétendre exercer aucune influence dans notre pays.
Il y a eu, par le passé, trop de complaisance à l’égard de régime wahabite et de ses alliés. Faire émerger un islam de Belgique, tel qu’y aspirent de très nombreux musulmans, quoiqu’en pense le ministre Jambon, c’est la seule voie de la cohabitation harmonieuse entre toutes les communautés philosophiques et religieuses.
Oui il faut oser reconnaître qu’il y a un rapport d’une partie de l’Islam à la violence qui n’est plus tolérable. Il faut donc en combattre les sources et les causes. Oui il faut avoir la pugnacité qu’ont les enquêteurs et les magistrats en Belgique pour remonter des filières terroristes – et on salue leur travail – mais il faut avoir, avant tout, la volonté politique de signifier aux états qui financent le terrorisme international, qu’ils auront des comptes à rendre devant des juridictions internationales car la leçon de Nuremberg, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, est de nous rappeler qu’il y a une conscience universelle qui ne laissera jamais en paix les bourreaux quels qu’ils soient.
J’ai retenu l’enseignement de mon éminent professeur de droit administratif Monsieur Flamme, qui fut longtemps habitant de notre commune. Il nous disait « Les pouvoirs, ce sont des devoirs ». Voilà le précepte qui devrait guider aujourd’hui tous les dirigeants de ce pays, quel que soit leur niveau de responsabilité, pour lui redonner force et crédibilité et, plus encore, rétablir la confiance sans laquelle une démocratie ne peut être que fragile.
Votre bourgmestre,
Olivier Maingain