A l’initiative de la majorité communale et de son chef de groupe, Michaël Loriaux, conseiller communal, Woluwe-Saint-Lambert est la seule commune bruxelloise qui a adopté une charte d’éthique des mandataires communaux par laquelle ils sont invités notamment à adhérer au principe de ne porter aucun signe convictionnel, de manière ostentatoire, dans l’exercice de leur mandat. Comme le rappelle régulièrement notre bourgmestre, imagine-t-on que l’officière de l’état civil ou lui-même, lors de la célébration d’un mariage civil, arborent un signe convictionnel quel qu’il soit, au mépris de l’indépendance de l’autorité qu’ils représentent ?
De même, le conseil communal, qui doit être un lieu d’échanges et de débat démocratique apaisé, ne peut devenir le lieu de la confrontation des symboles convictionnels, au risque de le voir se transformer en foire d’empoigne ?
Ce serait manquer à la dignité de la fonction des conseillers communaux et un mépris à l’égard des citoyens qu’ils représentent et qui sont en droit d’exiger que dans le respect de leurs engagements politiques, les conseillers se tiennent éloignés des passions qu’engendrent des identités convictionnelles trop exacerbées. Pour donner sa pleine mesure, la démocratie a besoin de sérénité et ceux qui en assument les plus hautes charges doivent démontrer une disponibilité, une écoute et assumer en toute impartialité l’autorité supérieure de l’Etat ou du service public dont ils ont la responsabilité. Tel est le sens de la laïcité de l’Etat qui est une obligation pour les mandataires politiques et pour les membres du personnel du service public.
C’est dans cet esprit qu’à Woluwe-Saint-Lambert, de tout temps, les membres du personnel communal sont également invités, par le règlement de travail et lors de leur engagement, à n’arborer aucun signe convictionnel dans l’exercice de leur mission au service du public. C’est une exigence essentielle pour prouver l’impartialité des agents du service public et leur disponibilité à servir les citoyens, sans distinction ni discrimination. La relation de confiance qui doit s’établir entre l’administration et les administrés est fondée sur le principe de l’équité, garantie par la laïcité de l’État. Nulle préférence, nul privilège, en raison de convictions philosophiques ou religieuses. Seule l’égalité devant la loi est la raison du service public. Cette égalité est effective lorsque les agents y veillent par leur comportement comme par la nature des actes qu’ils ont à poser.
La majorité communale n’acceptera pas que dans notre commune, une initiative, telle que celle prise à Molenbeek-Saint-Jean, soit adoptée au conseil communal. A Molenbeek-Saint-Jean, on a même dû constater qu’une échevine MR s’est abstenue et n’a pas osé voter contre la motion déposée par le PTB, Ecolo et les socialistes.
Nous avons déjà dû regretter que les élus Ecolo de Woluwe-Saint-Lambert aient refusé de prendre l’engagement de signer la charte d’éthique des mandataires communaux parce qu’ils refusent l’exigence de ne porter aucun signe convictionnel de manière ostentatoire dans l’exercice de leur mandat politique.
Nous ne pouvons accepter une dérive, de plus en plus préoccupante, qui renforce les courants les plus extrémistes qui ont pour objectif de morceler nos valeurs démocratiques, en refusant l’universalité des libertés et droits fondamentaux, l’universalité du principe égalité homme-femme, l’universalité de la pensée libre et critique. Le fanatisme identitaire et religieux a une nouvelle fois montré son vrai visage, celui de la barbarie. L’acte d’assassinat d’un professeur Français parce qu’il a eu le courage d’expliquer ce qu’est la liberté d’expression et qu’il n’y a pas d’expression libre sans critique libre, nous rappelle que cet engagement pour la laïcité de l’Etat est plus nécessaire que jamais. Nous en serons les garants.
Les élus de la Liste du Bourgmestre Olivier Maingain