Le centre culturel Wolubilis est reconnu pour son expertise en matière d’art contemporain. Depuis plus de 40 ans, dans le cadre des Monographies d’artistes ARTS+, il promotionne les travaux de créateurs belges. Chaque année, deux artistes sont invités à confronter leurs travaux récents ou inédits en les proposant au regard du public à la Médiatine. En parallèle, chaque artiste bénéficie de la publication d’une « monographie » présentant ses œuvres et sa démarche artistique.
L’édition 2016 des Monographies d’artistes, organisée sous l’égide du bourgmestre Olivier Maingain chargé de la culture, invite les créateurs VOID et Gauthier Hubert à confronter leurs visions de ce qu’est l’art, sa finalité, son rapport à la beauté, à l’illusoire…
– VOID… ou comment sculpter le vide
Si, pour Paul Klee, «L’art ne reproduit pas le visible mais le rend visible», c’est particulièrement vrai pour Arnaud Eeckhout (1987, Charleroi) et Mauro Vitturini (1985, Rome) dont le propos est de rendre visible ce qui ne se perçoit pas.
Ils interconnectent sons et formes, mixent images et paroles, ils questionnent la pertinence de nos perceptions sur la base desquelles s’élaborent nos illusions de réalité, nos conventions culturelles.
Le concept du vide (void), espace tridimensionnel dépourvu de structure et d’orientation – à ne pas confondre avec le néant -, est travaillé, sculpté comme un matériau capable d’affecter nos sens pour rendre sensible l’imperceptible. L’utilisation du son, phénomène ondulatoire dépourvu de corporalité, accentue chez VOID le positionnement du vide comme centre de gravité, leur permettant d’orchestrer le silence.
– Gauthier Hubert… ou comment rendre la laideur artistique
Pour Gauthier Hubert (1967, Bruxelles), la peinture est un prétexte pour parler de la peinture. Il voyage entre ses différents travaux en abordant des thématiques qu’il juge liées à l’art et son environnement actuel ou passé tels que l’argent, l’humour, l’icône, la beauté, la laideur, le mensonge, l’alimentation, la littérature. Cette dernière thématique fait écho à son processus de travail.
La description préalable de l’image est essentielle pour la réalisation d’un tableau et bon nombre de ses œuvres découlent de textes descriptifs qu’il s’approprie sous forme d’une dictée retranscrite sur la toile. Répondant aux critères abordés au cours de l’histoire de l’art, il observe les actions picturales et y fait référence en posant une question: «la peinture rend-elle beau ce qui est laid?»
– Monographies d’Artistes Arts 10+6
- Exposition VOID & Gauthier Hubert
- Jusqu’au 18 décembre
- Du vendredi au dimanche, de 14h à 18h
- La Médiatine, 1, allée Pierre Levie
- Entrée gratuite
- Info – 02.761.60.30 -www.wolubilis.be