Le mot du bourgmestre
Bruxelles ne peut être « la poubelle environnementale » du pays…
La législation régionale impose aux communes de renouveler chaque année les cartes de stationnement délivrées aux habitants. Le Collège des bourgmestres et échevins a longtemps différé cette opération car il souhaitait maintenir le régime communal plus favorable que celui imposé par la Région.
– Stationnement : adapter le plan régional à notre commune
Nous n’avons pas d’autre choix que d’appliquer maintenant les règles décidées sous un précédent gouvernement régional, à l’époque où Madame Grouwels était ministre régional de la mobilité et du stationnement. L’actuel gouvernement régional a quelque peu assoupli les règles et redonné une certaine autonomie aux communes, notamment pour la définition des zones de validité des cartes de stationnement.
Le Collège a décidé de ne pas modifier le principe selon lequel la carte de stationnement délivrée aux habitants vaut pour toutes les zones bleues situées sur le territoire de la commune. Alors que dans d’autres communes, la carte d’habitant est limitée à une partie du territoire communal, nous n’acceptons pas d’imposer une telle contrainte à nos habitants. En effet, notre commune n’est pas située dans le cœur historique de Bruxelles et les problèmes de stationnement ne sont pas de même nature que ceux connus dans le pentagone ou dans certains quartiers très commerciaux du centre-ville.
– Un manque de volonté de gérer l’engorgement de Bruxelles
Dans notre commune, c’est la présence des voitures ventouses à la journée qui pose problème. Notre commune étant bien desservie par les transports publics, nombre de conducteurs cherchent un stationnement dans nos voiries pour ensuite rejoindre une ligne de métro ou de bus. Cet envahissement est le résultat du manque de volonté d’organiser de grands parkings de dissuasion à la périphérie de Bruxelles. Laisser entrer, chaque jour, dans Bruxelles, autant de véhicules qui viennent congestionner notre ville est une absurdité. C’est désastreux pour la santé publique, pour la qualité de l’air, et en définitive, pour la qualité de vie de tous les habitants.
Les limites territoriales arbitraires imposées à la Région bruxelloise empêchent les autorités régionales d’avoir la pleine maîtrise de la politique de la mobilité dans et autour de Bruxelles. Aucune autre capitale européenne ne connaît un tel marasme.
_Une certaine Flandre politique a bien compris que si Bruxelles reste congestionnée, certaines entreprises quitteront notre région et s’installeront sans doute en territoire flamand. C’est donc délibérément que certains responsables politiques flamands refusent de développer une politique coordonnée de la mobilité avec la Région bruxelloise.
Dans le même temps, le gouvernement fédéral a développé le RER (réseau express régional) essentiellement au bénéfice des villes de Flandre. La Wallonie attendra encore de longues années avant de bénéficier du développement de ce réseau. Et encore, à entendre certains dirigeants du gouvernement fédéral, ce projet pourrait être limité, voire définitivement abandonné.
Prise en tenaille entre une Flandre hostile et un gouvernement fédéral peu soucieux du devenir de la capitale, Bruxelles est de plus en plus considérée comme la « poubelle environnementale » des politiques menées par d’autres niveaux de pouvoir. Le refus du gouvernement fédéral de remettre en cause les routes aériennes qui survolent intensément Bruxelles, son incapacité à développer une offre de transport public ferroviaire et le refus de donner à Bruxelles sa véritable dimension territoriale sont autant de handicaps qui menacent les équilibres environnementaux de notre région. Il faudra beaucoup de volonté politique pour faire respecter Bruxelles et ses habitants. Dans notre commune, le Collège a cette détermination
Votre bourgmestre,
Olivier Maingain