En 2007, le conseil communal de Woluwe-Saint-Lambert avait nommé Aung San Suu Kyi, citoyenne d’honneur de la commune, en hommage au combat pour les droits démocratiques qu’elle incarnait.
Dirigeante de la Ligue Nationale pour la Démocratie en Birmanie, Prix Nobel de la Paix, militante non violente pour la démocratie et les droits de l’homme, dirigeante pacifiste de l’opposition, Aung San Suu Kyi subissait alors les persécutions de la junte militaire par laquelle elle avait été arrêtée puis assignée à résidence.
Suite aux élections de 2016, Aung San Suu Kyi a été nommée ministre des Affaires étrangères, conseillère spéciale de l’Etat et porte-parole de la Présidence. Elle occupe donc aujourd’hui la position de chef de l’Etat Birman.
Depuis août 2017, la communauté internationale s’émeut du sort des populations Rohingyas, minorité ethnique de confession musulmane vivant dans l’état d’Arakan, à l’Ouest de la Birmanie.
Une situation qui peut s’assimiler, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, à un nettoyage ethnique.
En effet, les Rohingyas ont été déchus de la nationalité birmane, sont victimes de persécutions et de massacres par l’armée birmane et des milices extrémistes bouddhistes. Ils ont été contraints de quitter leurs habitations et de vivre en exil.
La commune regrette l’attitude passive, voire négationniste, d’Aung San Suu Kyu face à la situation des Rohingyas, et estime qu’elle est incompatible avec le statut de citoyenne d’honneur de Woluwe-Saint-Lambert.
A l’initiative des conseillers communaux Delphine De Valkeneer (LB-DéFi) et Fabrice Delooz (PS) le Conseil communal a donc décidé, en sa séance du 23 octobre 2017 d’adopter une motion qui suspend le titre de citoyenne d’honneur d’Aung San Suu Kyi, dans l’attente d’une décision plus précise des institutions internationales sur sa responsabilité dans la persécution des Rohingyas.
texte complet de la motion