Site de la Ferme aux Oies : le Collège a demandé à la Région d’acquérir cet espace pour y préserver la biodiversité mais, de manière très décevante, le ministre Maron ne réserve pas une suite favorable à ce projet citoyen.
Plusieurs courriers (dont le dernier en date remonte au 7 février dernier) ont été adressés au ministre bruxellois de l’environnement, Monsieur Alain Maron (Ecolo). Le Collège des bourgmestre et échevins y confirmait son projet de préserver le site naturel de la Ferme aux Oies dans le quartier de la rue de la Charrette et de la chaussée de Roodebeek.
L’asbl Wolu-Inter-Quartiers et les comités de quartier se sont associés à cette démarche car ces partenaires sont très actifs pour défendre le site et sa biodiversité.
Le site de la Ferme aux Oies est un lieu propice à la mise en place d’un projet didactique centré sur la biodiversité au sein du quartier qui permettrait de sensibiliser aux bonnes pratiques en la matière. Ce projet dynamique mettrait en avant la qualité paysagère du site et serait une liaison entre deux zones de développement du réseau écologique bruxellois, à savoir le Parc de Roodebeek et la zone de détente de la Croix du Sud. Il est proposé que le site soit traversé par un sentier didactique, balisé, par lequel la promenade verte régionale pourrait être déviée puisque le tracé actuel de celle-ci est situé à proximité immédiate des lieux.
Une telle opération s’inscrirait qui plus est dans la prolongation du projet d’aménagement de la promenade verte régionale sur le site du Val d’Or et de la place de la Sainte-Famille pour lequel Bruxelles-Environnement a récemment obtenu un permis d’urbanisme.
Pour appuyer cette demande au ministre régional, le recensement de la faune présente sur le site, réalisé par une riveraine, lui a été transmis. Ce relevé fait état d’une grande diversité des espèces y hébergées, diversité qui serait renforcée si le site était préservé de toute urbanisation.
Un lieu de sensibilisation à l’environnement et à la nature
Grâce à ce projet fortement soutenu par les riverains et de nombreux habitants, le site de la Ferme aux Oies serait donc un lieu de sensibilisation à l’environnement et à la nature, associant les acteurs locaux et régionaux mais aussi de nombreuses institutions sociales et scolaires présentes dans le quartier. Il jouerait ainsi un rôle dans la réduction de la fracture sociale en permettant la concrétisation de projets de cohésion pour les habitants du quartier Andromède situé à proximité, mais également pour apporter un lien intergénérationnel au bénéfice des résidents de la maison de repos du CPAS, le home Saint-Lambert.
Un tel projet répond donc pleinement aux principes énoncés dans la déclaration de politique régionale du gouvernement bruxellois, notamment en faveur du développement de l’agriculture urbaine, du maillage vert et bleu et de la préservation des espaces naturels ou semi-naturels. Il va en outre dans le sens de l’avis rendu par la Commission royale des Monuments est des sites qui considère que ce site mériterait d’être conservé et valorisé car il assure une belle aération dans la densification progressive de ces quartiers et offre un potentiel naturel et biologique, surtout à l’heure où Bruxelles est en recherche de terres maraîchères visant au développement de l’agriculture urbaine.
Le ministre Maron (Ecolo) a décliné la demande
Toutes les conditions étaient donc réunies pour que le ministre Maron fasse droit à la proposition du Collège et des partenaires associatifs qui ont répondu à un appel à projets lancé par la Région. A regret, nous avons dû constater que le ministre Maron (Ecolo) a décliné la demande et ce, sans motivation convaincante. La section locale d’Ecolo qui, dans son programme pour les dernières élections communales, acceptait le principe de l’urbanisation, même partielle, du site, tente un rétablissement en cherchant à rejoindre la position de la majorité communale. Mais, pas de chance, son influence auprès de son ministre est faible.
Cette incohérence d’Ecolo quand il s’agit de promouvoir un projet concret pour préserver un site naturel, qui complète un maillage vert bien indispensable, n’empêchera pas la majorité communale de poursuivre son action tenace. Pour preuve, l’avis négatif très argumenté émis par le Collège à propos des deux demandes de permis d’urbanisme pour « bétonner » ce site de manière totalement déraisonnable.