La direction de l’aéroport de Bruxelles-National a annoncé ce vendredi un nouveau plan d’investissement de 500 millions d’euros visant à agrandir ses infrastructures dans le but de permettre une forte hausse de sa fréquentation, avec 32 millions de voyageurs attendus en 2032 (contre 24 millions en 2024). Il s’agit du plus gros investissement réalisé au niveau de l’aéroport depuis le début des années 90 et la construction de l’actuel terminal.
Comment ne pas s’étonner d’un tel investissement alors que dans le même temps l’exploitant de l’aéroport manque à ses obligations légales en matière de respect des normes environnementales ?
Le médiateur aérien du gouvernement fédéral a rappelé en mars dernier, lors de la publication de son rapport annuel, les manquements multiples de l’exploitant de l’aéroport aux obligations figurant dans le permis d’environnement qui lui a été octroyé. On pense notamment à l’absence de construction d’un mur anti-bruit, l’absence de construction d’un hall couvert pour les essais de réacteurs, l’absence de financement du fonds d’isolation.
L’exploitant est également en défaut de toute action visant à respecter et faire respecter les normes de bruit bruxelloises. Il refuse par exemple d’investir dans les solutions proposées par l’étude ENVISA dans le but de réduire l’impact du survol aérien pour les riverains comme, par exemple, l’extension de la longueur de la piste 25L (pour y accueillir les décollages actuellement prévus depuis la piste 25R).
Pour le Collège du Bourgmestre et Echevins, cette annonce de la direction de l’aéroport se fait au mépris des habitantes et habitants de la Région bruxelloise et de sa périphérie qui sont survolés abusivement dès les petites heures. Il rappelle qu’il y a quelques semaines, l’Etat belge a pourtant à nouveau été condamné pour les infractions commises dans l’espace aérien bruxellois. A Woluwe-Saint-Lambert, sur une période de six mois en 2024, 269 survols en infraction aux normes de bruit ont été constatés, avec un pic alarmant en juillet.
Pour la justice, ces dépassements constituent une atteinte manifeste à l’environnement. Ces infractions, commises principalement entre 6h et 7h du matin, affectent de manière conséquente le sommeil et le bien-être des habitants, précise le Collège. Le Collège déplorent également la réaction enthousiaste du Ministre Fédéral de la Mobilité, du Climat et de la Transition Environnementale, Jean-Luc CRUCKE, suite à cette annonce alors que le gouvernement fédéral dont il est membre ne montre aucune volonté d’apporter des solutions.